lunes, febrero 19, 2007

Dernière corrida de la saison à la plaza de Torros de Bogotá - 18 février 2007

J'ai eu l'occasion d'assister à une corrida exceptionnelle (de parole d'experts) à la place des taureaux de Bogota fin février, avec 3 toreros très reconnus et réputés parmi les meilleurs actuels dans le monde des arènes. Vraiment le folklore qui entoure l'évènement est superbe, j'ai été complètement séduit par la classe des toreadors, l'orchestre, les costumes, et l'ambiance. Le seul moment un peu dur et sanglant est la mise à mort des taureaux mais les artistes étant tellement doués ils ont réussi à faire ça vite et bien pour tous les taureaux (5 en tout). Les 3 toreadors ont fait 2 shows chacun. Chaque fois qu'un nouveau taureau entre c'est tout un rituel qui commence, avec une phase ou environ une petite dizaine d'acteurs excitent le taureau avec des capes, ensuite les picaderos, cavaliers avec des lances, entrent et piquent la bête lorsqu'elle charge le cheval. Puis 3 autres personnes dont j'ai oublié je nom technique excitent le taureau jusqu'à ce qu'il les charge et s'esquivent au dernier moment pour lui planter des petits pics blancs dans le dos, très impressionnant. Enfin vient le moment clef ou le toreador se retrouve seul avec une cape et une épée face au taureau et effectue des figures, applaudies par le public, la classe étant lorsqu'il fait passer le taureau autour de lui de tous les cotés sans changer de position. Du très grand art. Lorsque le taureau commence à être fatigué et plus trop réactif alors le matador aprète son épée et lui plante dans la nuque jusqu'à la garde lors de la dernière charge. Ce n'est franchement pas le moment le plus agréable mais encore une fois, exécuté aussi bien aussi vite et avec tant de classe, ça passe assez correctement.J'ai eu la chance d'assister à la grâce du dernier taureau, ce qui est extrêmement rare. La bête ayant été exceptionnellement combative, ayant chargé énormément, et donc le torero ayant pu montrer tout son art, le public a sorti de partout des mouchoirs blancs jusqu'à ce que de la tribune présidentielle les officiels gracient le taureau. Vraiment selon tous les passionnés et experts ce spectacle a été exceptionnel, j'ai eu un sacré coup de bol d'y assister. Tous les toreador ont remporté des oreilles, trophées descernés pas systématiquement du tout par la tribune présidentielle pour des spectacles de qualité.


Deuxième partie des vacances - épisode de janvier

De retour à Bogotá après un réveillon calme et sympa dans la famille de Nathalie, j'ai passé 2 semaines de repos, à profiter de la ville désertée et calme (c'est impressionant Bogotá calme...). J'en ai profité pour faire quelques visites qui manquaient à ma culture, comme le musée de l'or, le plus beau du monde parait-il. On peut y voir une multitude d'objets en or fabriqués par les différentes civilisations pré-hispaniques classés par lieu de découverte, époque, etc... Vraiment c'est un spectacle superbe et très impressionnant. (plus de photos disponibles dans le post de mars, lors de la venue de Pierre-Marie)

La première semaine de janvier j'ai également reçu le cousin de ma maman, en vacances par ici, avec lequel on a sillonné la ville (encore une fois très calme, j'en ai la nostalgie).
J'ai ensuite passé le weekend de la deuxième semaine de janvier à Anapoima, un village en terre chaude à 2h de Bogotá ou la famille de Nathalie a une maison. Découverte d'un des jeux les plus populaires et traditionnels du pays le "tejo". C'est une sorte de jeu de palet sauf que le palet en métal sont énormes et très lourds (une dizaine de centimètres de diamètre et environ 5 d'épaisseur) que l'on lance sur un pan incliné de terre glaise au milieu duquel est disposé un anneau en métal, orné de 4 petits paquets de poudre. Le but est de lancer son palet dans l'anneau, et faire éclater un paquet de poudre rapporte des points supplémentaires.

La dernière semaine de vacances (du 15 au 21 janvier) je suis partis pour San Gil, une petite bourgade à 6h de bus au nord est de Bogota, en terre chaude dans la région de Santander. Le village est très connu pour le cadre naturel dans lequel il s'inscrit et les sports extrêmes que celui ci permet, c'est ainsi que j'ai fait du rappel dans une cascade d'une 60aine de mètres de haut, de la spéléologie, et une descente en rafting dans une rivière en furie (l'instructeur était membre de l'équipe nationale au championnat du monde il y a quelques années, l'équipe à terminé environ 10ème si je me rappelle bien, autant dire qu'on était entre de bonnes mains). Cette semaine fut également marquée par des coups de soleil, promenades dans des villages typiques pleins de couleurs, des jus de fruits sensationnels, et un cadre naturel magnifique.
(plus de photos disponibles dans le post de mars, lors de la venue de Pierre-Marie)

Après cette magnifique dernière semaine de vacances c'est le retour à Bogota le 22 janvier au matin, jour de la rentrée.

Vacances de fin d'année sur la côte caraïbe

Puisque mieux vaut tard que jamais, je me décide enfin à raconter mes vacances de décembre.

J’étais sensé partir en voiture avec des amis colombiens, mais finalement le plan étant tombé à l’eau pour différentes raisons de dates incompatibles et de trous dans les porte-monnaie, j’ai pris seul le bus Bogotá – Cartagena le 12 décembre au soir et suis arrivé dans la cité coloniale le lendemain en début d’après-midi. Le voyage m’a rendu malade et j’ai eu la chance de regarder Martino et Yuri (mes collocs italien et hollandais à Bogotá) avec leurs copines respectives manger dans un restaurant sympa, pendant que je ne pensais qu’à une seule chose : vomir…

Le lendemain Yuri et sa copine repartant à Bogotá, et Martino et la sienne continuant pour quelques jours leurs vacances en GPC (gentil petit couple pour les non iniciés) je décidais d’entamer la découverte de la ville seul. Sans entrer dans les détails j’ai donc passé plusieurs jours à écumer les ruelles de la vieille ville, superbe vestige de l’époque coloniale, témoin d’un passé chargé de traite d’esclaves et de batailles navales.
La ville est pleine de couleurs, le climat digne des caraïbes, l’architecture, les forts et les nombreux musées sur l’histoire de la ville font qu’on se croit perdu dans une bande dessinée de barbe rouge.
La vieille ville étant superbe et très touristique la plupart des baroudeurs étrangers logent dans des petits hôtels dans un quartier populaire traditionnellement pas très bien réputé, Getsemani, mais qui a du charme et qui reflète beaucoup mieux le niveau de vie des gens de Cartagena. Après 3 – 4 jours de visite de la ville j’ai rencontré un danois et une australienne très sympa avec lesquels je suis parti dans un petit bateau à moteur en direction de la « playa blanca », au sud de Cartagena, sur le continent mais à laquelle on accède beaucoup plus rapidement en bateau. Une fois là-bas nous pensions y rester la journée, une nuit grand maximum.
Nous y sommes resté 2 nuits et 3 jours. C’est une plage de sable blanc fantastique sur laquelle sont construites quelques baraques de bois et de feuilles de cocotiers que des autochtones transforment en restaurants en milieu de journée lorsque arrivent les bateaux chargé de touristes d’un jour et vident en fin d’après-midi jusque en fin de matinée. D’autres toits de feuilles de cocotiers servent de pare soleil à ceux qui souhaitent rester quelques jours (très peu de gens) et dormir dans des hamacs. La matinée et la fin d’après-midi sont vraiment des moments exceptionnels lorsque les touristes sont partis et qu’on se retrouve perdu au fin fond de nulle part, à contempler la mer bleue transparente aux reflets turquoise, les pieds dans le sable chaud.
A quelques heures de marche dans les terres se trouvent quelques villages d’où viennent les petits marchants en milieu de journée, le plan pendant ces 3 jours à toujours été d’aller y faire un tour, mais le cadre exceptionnel et la chaleur ont eu raison de toute notre bonne volonté et nous ne nous y sommes jamais aventuré.

De retour à Cartagena j’ai visité la seule chose que je voulais encore voir avant de partir vers Santa Marta plus au Nord, le fort San Felipe. Une grosse forteresse de pierre où il fait très chaud, avec des souterrains. Un peu décevant mais il fallait bien le faire. Et en rentrant, 50 mètres avant mon hôtel et dix minutes avant de quitter la ville, dans le quartier dont je parle un peu plus haut, je me fais accoster par un type d’à peu près mon âge avec lequel je commence à taper la discute. Quelques minutes plus tard arrive un ami à lui et les deux, couteau à l’appui, trouvent et me volent mon appareil photo pourtant planqué bien profond dans ma mochila. Et je suis donc resté un après midi de plus à Cartagena pour faire la queue et dénoncer le vol à la police. Pour cette raison les photos que vous voyez ici ne sont pas les miennes (les miennes étaient beaucoup mieux ;-) ) mais celles de baroudeurs aimables qui ont gentiment partagé leurs clichés.

Le lendemain je prend le bus pour Santa Marta, à environ 4 heures de route, mais le voyage dure plus longtemps que prévu parce que le bus n’étant pas très plein le chauffeur ralentissait pour crier sa destination au passants, rien de très original pour moi après quelques mois ici. Environ 5-6 heures après je suis à Santa Marta dans un hotel à discuter avec un guide cherchant du monde pour organiser une expedition à la ciudad perdida dès le lendemain. Après un après midi de repos bien mérité suite aux émotions des derniers jours je me retrouve le lendemain matin dans une « chiva » (vieux bus typique très coloré) en route vers la Sierra Nevada sur des routes de terre à flanc de montagne, au milieu d’une dizaine d’étrangers d’un peu partout. C’est parti pour 5 jours de randonnée à dormir dans des hamacs dans des cabanes en bois qui jalonnent le sentier, à croiser des petits indigènes « Khogis » tous vêtus d’une tunique blanche et en général assez réticents à nous parler, à se faire dévorer par les moustiques, et à marcher plein de sueur au milieu de paysages fantastiques.

Le premier soir nous passons la nuit dans un campement appartenant à un vieux fermier et sa famille.
Le lendemain matin celui-ci nous propose de visiter son laboratoire de cocaïne…. On nous avait déjà mis la puce à l’oreille à Santa Marta, sur le chemin vers la Ciudad Perdida un vieux paysan propose aux touristes de visiter son laboratoire contre 20000 pesos par personne. Une fois là-bas ça aurait été bête de perdre l’opportunité, même si je trouve le commerce assez sale. Vu d’Europe on voit les problèmes de drogue et de corruption en Colombie comme une sorte de folklore lointain, mais après avoir vécu un peu ici personnellement je vois vraiment ça comme un fléau. Bref après 20minutes de marche dans la montagne sur des petits sentiers boueux on arrive à une plate forme de béton couverte d’une bâche en plastique avec tout un tas de bidons, des tas déchets de feuilles mélangées à des produits chimiques à côté. Et le vieux paysan de nous expliquer tout fier tout le procédé, assez simple mais pleins de produits chimiques (à commencer par l’essence et la soude…), depuis le broyage des feuilles de coca jusqu’à former la pâte de cocaïne.

Il y a une douzaine d’année les narcotrafiquants autorisaient les paysans à produire jusqu’à la poudre mais de nos jours ils doivent leur vendre sous forme de pâte et eux-mêmes s’occupent de la transformation finale dans un lieu plus proche de la mer et super défendu par des dizaines de gardes armés… bref on a le droit à toutes les explications qu’on veut et à toutes les photos… Les australiens de l’expédition emportent même en trophée le petit gramme de pâte produit sous leurs yeux.
Deux jours plus tard nous traversons la dernière rivière avant le site de Teyuna (nom indigène de la Ciudad Perdida). Des marches très abruptes partent de la rivière. Nous en grimpons environ un petit millier avant d’arriver aux premières terrasses.
Environ 400 autres marchent plus larges montent vers la place principal du site.

Le lieu consiste en une multitude de terrasses rondes sur lesquelles les habitants de Teyuna construisaient leurs cases. Les experts ont dénombré environ 180 terrasses en tout.

Lorsqu’une personne venait à mourir dans la famille, ils l’enterraient dans la maison avec tous ces objets personnels (décoration en or y compris) et partaient vivre sur une autre terrasse. Après quelques années ils revenaient déterrer les ossements du mort pour les ré-enterrer dans une jarre. Le site était la « capitale » de la Sierra Nevada et y vivaient les plus grands Chamanes (sortes de guides spirituels et médecins) de la civilisation. Pour les grandes cérémonies pouvaient cohabiter jusqu’à 3000 personnes dans la ville. La population de Teyuna vivait du commerce avec les populations de la côte. Celles-ci échangeaient le sel extrait de la mer et du poisson en échange de légumes et autres produits de l’agriculture des montagnes.

Les colons espagnols ne sont jamais arrivés jusqu’à Teyuna mais en détruisant la civilisation côtière ils ont également sans le savoir mis fin à cette autre civilisation environ au 16ème siècle. Le site a été découvert en 1973 par des chasseurs de trésors qui ont pillé une partie de objets qu’ils y ont trouvé. Quelques années plus tard une expédition comprenant anthropologues, archéologues, et guides a été lancée et après des mois de recherche une partie d’entre eux (ceux ayant résisté au voyage sans être obligés de faire marche arrière) sont arrivés sur le site et de là on commencé les fouilles et restaurations. Les « Koghis », indigènes qui vivent toujours dans les alentours de la même manière que leurs ancêtres, disent qu’il existe une autre cité enfouie dans la Sierra Nevada, mais puisqu’elle est sacrée pour eux (à l’égale de Teyuna), ils refusent d’y conduire les experts.

Au retour de cette expédition fantastique je suis rentré à Santa Marta et après une journée de repos j’ai repris le bus vers Bogotá, car après toutes ces émotions j’avais besoin de me poser un peu et de ne rien faire pendant quelques jours.


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